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Silence on tourne !

 

 

 J'ai choisi cette phrase parue sur le journal local roannais " La Muse " " Silence on tourne ! " par rapport à ce que j'ai écrit sur mon père ci-dessous , je pense que celà mérite : silence et un profond respect !

 

 

 

 

 

 

La carrière cinématographique de Adrien Ray a commencé en juillet 1936 au Cinéma "Familia " de Charlieu ( 42190 ) et , elle a fini le  le 30 novembre 1971 à Roanne ( 42300 ) au Cinéma " Zed " comme indiqué sur différents certificats de travail en ma possession .

Entre 1936 et 1971 , il a exercé son métier d'Opérateur/Projectionniste dans plusieurs Cinémas de différentes Ville , mais il faut noter qu'en plus du Cinéma , il a travaillé la journée dans différentes  Sociétés de Roanne (42300) , telles que : Tissage , Bonneterie , jusqu'au 29 janvier 1975 et , avec Maman qui l'aidait dans cette tâche ils étaient concierges  dans les usines " les Fils de Léon Barriquand " impasse du Moulin Paillasson à Roanne de 1951 à 1992 .

Ses journées étaient bien remplies , il commençait sa journée à l'usine dès 8 h jusqu'à 12h , il reprenait à 14 h jusqu'à 18h , le soir à 20 h30 au Cinéma jusqu'à 23 h30 , il arrivait vers 23 h 50 et il faisait une ronde dans l'usine jusqu'à 24 h05, ensuite il se couchait , pour se relever à 4h30 du matin pour ouvrir les portes de l'usine aux personnels qui commencaient à 5h , se recouchait vers 4h 45  pour se relever vers 7h du matin , de ce fait il dormait peu , environ 5 heures par jour . De plus , il ne prenait aucune vacances , quand le cinéma où il travaillait faisait relâche , il allait faire des remplacements dans les autres cinémas de Roanne , si bien qu'il a travaillé dans les six cinémas tels que :

  - Palais des Fêtes

  - Marivaux

  - Empire

  - Eden

  - Rex devenu "Zed"

  - Le Palace ( Le Coteau )

Je me souviens que dans les années 1953/1954 , il allait faire des remplacements à Charlieu au Cinéma "Familia ", nous habitions alors à Roanne distance entre les deux villes environ 19 kms , il avait à ce moment-là une petite moto une Terrot  , il faisait le trajet par tous les temps ; le soir il partait vers 19 h 45 , pendant l'hiver pour ne pas prendre froid il mettait du papier journal sous ses vêtements , quand il y avait de la neige ou du verglas , il arrivait vers une 1h du matin , pour ne pas glisser  il mettait les deux pieds presque à terre au cas où , dès son arrivée à la maison , il allait encore faire sa ronde dans l'usine , quel courage !

 J'ai eu  la chance de connaître les cabines de projection de la plupart de tous ces Cinémas , excepté ceux de Vichy et d'Albertville .

 C'est seulement en octobre 1947 que mon père passe à Saint Etienne son CAP d'Opérateur de Cinéma ( voir ci-dessous)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comme on peut le voir sur la photo de la première page , l'oeil droit de mon père semble fermé , en effet c'est au Cinéma qu'il a eu un accident . Cela se passe aux Cinémas de Vichy entre 1944 et 1945 soit au Cinéma "ABC " soit au Cinéma " Le Paris " , c'est en manipulant un extincteur à gaz que le bouchon de celui-ci sous la pression est parti venant blesser mon père à l'arcade sourcillière coupant un nerf ; en cette période de guerre et par manque de Chirurgien , il a été mal soigné si bien que sa paupière restera fermée jusqu'à la fin de ses jours !

 

 

 

 

 

 

 

Ci-dessous , le bilan par des tableaux de ces 27 années passées au Cinéma :

 

Tout d'abord  le schéma de travail :

     Semaine type du nombre de séances:

   Dimanche 3    ( deux dans l'après midi , une en soirée)

   Lundi        1    ( une en soirée )

   Mardi       1    ( une en soirée )

   Mercredi 2    ( une après midi , une en soirée )

  Jeudi       1     (une en soirée )

  Vendredi  1    ( une en soirée )

  Samedi :   1    (une en soirée )

        soit un total de :      10

 

 

 

 

Nombre d'années , mois , semaines dans les cabines de projections :

   - Cinéma de Charlieu " Familia " : 7 ans , 7 mois , 7 jours  (393 semaines )

   - Cinéma de Vichy "ABC"         :     1 an , 20 jours                (55 semaines )

   - Cinéma de Vichy " Le Paris "   :   6 mois , 13 jours             (26 semaines )

   - Cinéma de Roanne " Marivaux ":  2 ans, 15 jours              (106 semaines )

   - Cinéma de Roanne " Majectic ): 11 ans , 9 mois , 24 jours (611 semaines )

  - Cinéma de Roanne " Zed "       :   3 ans , 7 mois                 (184 semaines )

                                                              soit un total de : 1375 semaines

 

 

 

 

 

 

Nombre de Séances réalisées :

  10 séances /semaine X 1375 semaines = 13750 séances 

nota : sont non comprises les séances réalisées lorsqu'il faisait des remplacements dans les autres Cinémas     quand les Opérateurs / Projectionnistes prenaient leurs vacances .

 

 

 

 

 

 

Nombre de Kilomètres de péllicule :

  Dans son ouvrage " l'Aventure du Ciné-Club 1953-1970 " Monsieur Bernard Souche écrit page 71 que Monsieur J.Serrière exploitant du Cinéma " Majectic " , aurait projeté en 37 années : 70 000 kilomètres de péllicule ,

si je prends cette base , cela fait pour Mr. J. Serrière ( nombre de Kms par séance ) :

     70 000 kms : 37 années = 1900 kms/an

         1900 kms :     11 mois  =   173 kms/mois

          173 kms  :4 semaines =    43 kms/semaine

            43 kms :  11 séances =      3,91 kms/séance ( il y a une séance de plus , mon père ne faisait pas celle du samedi après-midi )

    mon père aurait donc projeté en 27 années :

       3,91 kms X 13750 séances  = 53763 Kms de péllicule

 

 

 

 

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CAP
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cabine

Cabine de projection

bobine
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Description d'une Cabine de projection :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comme je l'ai déjà écrit plus haut , j'ai eu la chance d'entrer dans la plupart des cabines de projection , la première fut celle du Cinéma "Familia " de Charlieu , j'avais environ 5  ou 6 ans ans .

En fait , elles se ressemblent toutes , dès que l'on rentre ,

la première remarque est:

lorsque le film est en cours de projection , une forte chaleur due aux deux électrodes ou charbons  des appareils de projections , ceux-ci dégagent une lumière blanche intense (impossible de la voir directement ) elle est produite par un arc électrique entre ces deux électrodes. Les électrodes sont en charbon recouvert de cuivre et sous air ; elles se consument au fur et à mesure et l'Opérateur/Projectionniste doit régler la position des charbons plusieurs fois durant la projection, et les changer fréquemment avec un système d'avancement automatique (vis sans fin).

Le risque d'incendie était d'autant plus grand que les électrodes des projecteurs utilisaient un arc électrique à l'air, agissant comme une flamme nue. En raison de ce risque, il ne pouvait y avoir au maximum que 40 minutes de film en cabine, sous la forme de deux bobines, ou « galettes », de 20 minutes (soit 600 mètres). Il fallait donc deux projecteurs : pendant que la première galette était projetée, on chargeait la deuxième sur l'autre projecteur. Puis, à la fin de cette première galette, on lançait le second projecteur et on chargeait la troisième galette dans le premier projecteur. Ceci explique les deux marques (repères) que l'on voit encore parfois en haut à droite de l'image, en fin de galette (toutes les 20 minutes). Les supports de galette (carter) étaient fermés par des étouffoirs dont le but était d'empêcher la flamme née au niveau du couloir de projection, de remonter vers les galettes.

la deuxième remarque :

le bruit, en effet quand un appareil de projection fonctionne , un bruit de défilement et de cliquetis sort de l'appareil si bien qu'il faut se rapprocher de l'oreille d'une personne  pour qu'elle nous entende parler ( cela rappelle le bruit d'un atelier de tissage ).

Comme énoncé précédemment, la copie (le film) arrive sous la forme de galettes de 20 minutes. La première opération consiste à assembler ces galettes en une grande bobine. L'assemblage des galettes se fait à l'aide de bande adhésive (scotch) et d'un petit appareil, la colleuse ou scotcheuse, qui assure que le film est bien en place, qui coupe le papier adhésif et le perfore. Lors de l'assemblage, le projectionniste s'assure que les bobines sont dans le bon ordre, sur la foi de l'étiquetage, qu'elles sont dans le même sens, que les bandes-son sont du même côté, et qu'il n'y a pas de décadrage. Au début de la bobine, il met en place une bande de longueur adaptée, appelée « amorce », qui permet de mettre en place le film de manière cadrée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Description de la fonction d'Opérateur/Projectionniste

 

Une séance qui ne démarre pas, une image qui saute, un bruit de fond : autant d'incidents qui nécessitent l'intervention d'un projectionniste. Sa mission : assurer un spectacle de qualité aux adeptes des salles obscures.

Lorsqu'il prend son service, le projectionniste doit s'assurer du bon fonctionnement des éclairages de sécurité, que les dégagements sont libres et que les issues de secours peuvent s'ouvrir.

Le projectionniste commence par vérifier l'état de la copie du film et consigne les éventuels défauts (perforations, collures...) sur une fiche.

Vient ensuite la phase de montage :

les bobines des films, des publicités et des bandes-annonces sont chargées dans les projecteurs.

Pendant la projection, l'opérateur s'assure que tout se passe bien et procède, le cas échéant, à des réglages de l'image et du son.

Il protège les bobines de la poussière, veille au bon état des projecteurs, remplace, s'il le faut, la lampe du lecteur son.

Il sait diagnostiquer les pannes et y remédier. Il est également responsable de l'entretien des portes coupe-feu et de l'éclairage de secours.

Enfin, il prend garde de ne pas exposer les films à la lumière et les emballe soigneusement avant de les expédier.

Le projectionniste doit savoir gérer son temps et passer d'une cabine à l'autre, l'oeil sur les chronos.

Ordonné et méthodique, il classe les bobines pour les retrouver plus rapidement. Il fait preuve d'une grande vivacité et s'adapte à toutes sortes de situations.

Il n'est pas rare, par exemple, qu'une copie arrive une heure seulement avant le début de la séance.

Tout au long de la projection, il reste concentré pour détecter le moindre problème qui pourrait survenir et entraver le bon déroulement de la séance.

Il applique scrupuleusement les règles de sécurité générales et plus particulièrement électriques, car un court-circuit pourrait avoir des conséquences dramatiques.

Il possède des connaissances de base en physique, chimie, optique et électronique.

Il se tient informé de l'évolution des techniques et suit régulièrement des stages de perfectionnement.

Le métier d'Opérateur/Projectionniste n'est pas de tout repos, c'est un métier dur , fatiguant il fallait toujours être sur le qui-vive  ( les charbons peuvent se coller entre eux , film qui casse , film qui dérail de son chemin de déroulement ,d'où risque de feu  etc... ) donc beaucoup de responsablité .

 

Il éxiste un film qui résume assez bien  la fonction d'un Opérateur/Projectionniste avec Philippe Noiret réalisé en 1989 , c'est : Cinéma Paradiso de Giuseppe Tornatore (voir ci-dessous )

 

 

 

cabine

on pouvait trouver écrit ceci sur

la porte allant à la Cabine de projection

projecteurs

deux projecteurs de cette marque étaient utilisés au Cinéma "Majestic " de Roanne

cinéma paradiso
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censure

Préfecture de la Loire :

Arrêté préfectoral en date du 3 mai 1913.

ticket

Opérateurs / Projectionnistes Roannais :

Comme il est écrit dans "La Muze " n° 7 de Janvier 2010 , les Opèrateurs / Projectionnistes sont les artisans du Scop . A Roanne , ils seront plusieurs à nous faire rêver dans les salles obscures :

  - Monsieur Albert Vadon :

de 1935 au " Nouveau Royal Ciné " jusqu'en 1958 au Cinéma "Rex "

Albert Vadon
Albert Vadon
Albert Vadon

à gauche CAP , à droite Carte d'Identité Profesionelle  d'Opèrateur de Mr. Albert Vadon

(photos et documents de Jean-Claude Vadon)

Vadon albert (recensement Roanne 1936 )

Recensement de Roanne en 1936 ( rue Francisque Rochard ) Monsieur Vadon Albert (Opérateur "Royal Cinéma"

- Monsieur Louis Valot :de 1929 au "Nouveau Royal Ciné " jusqu'en 1935 

 

- Monsieur Henri Tardivel " dit " Tintin ":   en 1956  au Cinéma "Marivaux"

- Monsieur René Barret :   en 1961   au Cinéma "Empire"

- Monsieur Maurice Raymont:   en 1965   au Cinéma "Empire"

La Muse
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