Les Cinémas de Roanne
Les films d’avant l’invention du cinéma sonore ne sont pas qualifiés de muets par leurs contemporains, cette dénomination cinéma muet et film muet ne date que des années 1930 .
Le cinéma muet se caractérise par l’absence de dialogues enregistrés sur un support mécanique (disque ou pellicule) qui permettrait leur enregistrement, leur transport dans une salle et leur audition par un public en même temps qu'il regarderait les images, et par l’absence sur le même support de musique et de bruits ou d’ambiances sonores.
Précédemment, dès 1892, Emile Reynaud, qui, le premier, organise des projections de fictions animées sur grand écran, apporte la preuve qu'un spectacle d’images animées se doit d'être accompagné d'une musique soulignant les ambiances et expliquant les non-dits. Il commande pour ses pantomimes lumineuses, les premiers dessins animés du monde, qui durent jusqu’à 5 minutes, les premières musiques du cinéma, les premières bandes originales au pianiste Gaston Paulin qui les interprète à chaque séance.
Auguste et Louis Lumière mettent au point le Cinématographe au cours de l'année (1894), avec l'aide de leur mécanicien Charles Moisson. La machine permet les prises de vues photographiques animées, leur projection sur écran avec l'adjonction d'une lanterne magique, et aussi le tirage de copies.
Le cinéma sonore (ou en français : cinéma parlant) allie images en mouvement et son. Il n'est pas strictement opposé au cinéma muet. En effet, dès les premiers temps du cinéma, même si les films étaient essentiellement muets, leur projection était souvent accompagnée de sons : bruitages réalisés en direct, bonimenteurs, systèmes expérimentaux de synchronisation sur disque, musiciens d'accompagnement (lors des rééditions plus récentes de ces films, les sons autrefois produits par une source séparée font partie intégrante du film en tant que bande sonore).
L'arrivée du cinéma parlant est un tremblement de terre qui réveille l'endormie. 20 salles sonorisées sont recensées en France en 1929 ; elles sont déjà 1 000 en 1931 et 4 250 en 1937. Une belle génération de réalisateurs et une foule d'acteurs talentueux, venant le plus souvent du théâtre, permettent la production de plusieurs chefs-d'œuvre.
Fin du XIX ème siècle , un certain Charles Pathé va réussir dans l’industrie du film, alors qu’il a pauvrement commencé en risquant toutes ses économies pour acheter un appareil qui l’a séduit : le phonographe à cylindres de Thomas Edison,il crée avec son frère Émile, la nouvelle société Pathé Frères qui devient au début des années 1900 la plus importante société de production de films du monde, plus puissante encore que l’Edison Manufacturing Company ou l’American Mutoscope and Biograph Company. Charles Pathé fait confiance à Ferdinand Zecca, un inconnu dont il avait enregistré la voix. ( sources : histoire du Cinéma Français , Wikipédia )
Auguste et Louis Lumière Charles et Emile Pathé
( caricature d'Andrien Barrère
Début du XX ème siècle, le Cinéma se développe à une très grande vitesse grâce aux deux frères Pathé .
Les frères Pathé créent à Roanne :
en 1908
- "l'Eden Cinéma Pathé Frères " tout près de la Mairie au 10 rue Voltaire
en 1909 sera construit :
- le "Variétés- Théâtre" Théâtre qui sera détruit par un incendie en 1931 , sur ses cendres naîtra en 1932 :
- " Palais des Fêtes " Cinéma
entre 1908 et 1911 :
- " l'American Cosmograph " ou " Cosmo " ainsi appelé par les Roannais de l'époque , à la place de la "Salle des fêtes" au 10 rue de la Sous-Préfecture ( auparavant c'était un magasin le "Grand Bazar" ) à côté de la Sous-Préfecture, c'était la deuxième implantation cinématographique sédentaire , la première étant l' "Eden" ,en salle à Roanne avec projections de " Vues " montrant l'actualité et des documentaires fournis par la Société Pathé Frères et destinés à un public payant , proposait également des films de la société Gaumont, après transformation vers 1930 , il deviendra :
- le " Majestic-Ciné "
ensuite viendront :
entre 1911 et 1920:
- " Cinéma l'Empire " créé certainement sur la même période , à la place des anciennes écuries des Transports Cognard
entre 1920 et 1930 :
- " Cinéma " Marivaux " entre 1920 et 1930
- " Cinéma " Nouveau Royal Ciné " en 1929 devenu en 1948 le Cinéma " Rex " , en 1960 le Cinéma " Zed "
Ces six salles , sont des salles de proximité à écran unique de centre-ville , au cours des décennies , elles subiront de très grandes transformations et disparaitrons toutes pour laisser la place à un Multiplex qui prendra le nom de " Grand Palais " ( voir pages suivantes description des Cinémas).
Tout d'Abord :
- "l'Eden " restera une salle unique avec 270 places de fauteuil , ce cinéma deviendra le spécialiste des films de Westerns , de films noirs et d'aventures , à sa rénovation en 1970 il deviendra" le Club " salle de thé dansant et boîte de nuit .
- "Palais des Fêtes " restera une salle unique avec un balcon et ses onze loges et un pigeonnier ,soit 1030 places de fauteuil , en 1976 il est aménagé en trois salles de projection , en 1982 il est à de nouveau modifié en cinq salles de projection ( 400 places , 200 places , 200 places , 99 places et 77 places ) soit un total de 976 places de fauteuil , il cessera toutes activités en 2007 , sera détruit en 2009 . Ironie du sort , juste en face et de l'autre côté de la rue sera construit à la place de la Gare routière un multiplex inauguré le 18 décembre 2007 en présence de l'acteur Christophe Lambert ,qui sera baptisé le " Grand-Palais " d'une capacité de 1900 places de fauteuils , réparties dans neuf salles de projection.
Le " Palais des Fêtes " sera remplacé par le multiplex le "Grand-Palais" pour sa fonction Cinéma , par la grande Salle de 3000 à 5000 places , nommée le "Scarabée " pour sa fonction spectacle .
- "Majestic-Ciné" restera une salle unique avec balcon de 650 places de fauteuil . Au départ de Monsieur J. Serrière en décembre 1967, ce Cinéma survivra difficilement par des programmations de film pour un public marginal , il sera projeté des films d'épouvante , érotiques et pornographiques . Il sera entièrement démoli pour faire place en 1984 à un nouveau Cinéma " Le Médian " qui aura cinq salles de projection , il cessera toutes activités cinématographiques en 2007 .
- " Rex " restera une salle unique de 550 places de fauteuil jusqu'en 1979 ,il sera transformé en deux salles de projection et il aura un nouveau nom le " Zed " , il cessera toutes activités cinématographiques en 1987 au départ en retraite de son exploitant Monsieur Zache , il sera transformé également en salle de thé dansant et boîte de nuit .En 1971 , il sera classé salle de projection "Art et Essai" jusqu'à sa fermeture en 1987
- " l'Empire " salle unique d'environ 350 places , cessera toutes activités fin décembre 1968 et sera remplacé par différentes boutiques.
- " Marivaux " salle unique avec un balcon d'environ 750 places de fauteuil , sera rénové en 1971 , transformé en 1983 en deux salles de projection ,lors du départ en retraite de son exploitant Monsieur Zache , il cessera toutes activités cinémathographique en avril 1988 .Courant 1989 , une association nouvelle se crée , elle sera baptisée
" Ciné-Rivage " issue de plusieurs associations cinéphiles du Roannais . Le Cinéma "Marivaux" fermé depuis 1988 et loué par la Ville de Roanne à son ancien propriètaire, sera affecté à cette nouvelle association , il portera un nouveau nom " Espace Renoir " , en février 1989 les premières séances auront lieu , il sera classé en 1990 par le Centre National de la Cinématographie " Salle Art et Essai " .
Les cinéphiles Roannais disposaient donc d'un potentiel d'environ 3600 places de fauteuils .
Les Cinéphiles Roannais aujourd'hui peuvent satisfaire leurs envies cinématographique , car sont à leur disposition les deux salles de l' " Espace Renoir ", pour savourer les films d'art et essai , les projections des films de "Connaissance du Monde ", et enfin le multiplex le" Grand Palais " où sont programmés dans les neuf salles des films nationaux et internationaux .
Multiplex le "Grand-Palais"
Après sa construction ,le "Grand Palais " a eu en trois mois après son ouverture : 100 000 entrées (source : Roanne Eco n° 24 de mars 2008)
la Grande Salle de spectacle le "Scarabée""