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Quartier & ses Rues

Suite à la baisse de la démographie de Roanne et surtout du quartier de l'Hôtel de Ville et , également l'insalubrité de ce quartier ( maisons vieillissantes , pas de tout à l'égout , etc...) la Municipalité en place décide la démolition et la restructuration surtout du côté Loire cela se fera dans les années 1980 .
 
  Le Mardi 14 janvier 2003 lors d'une conférence universitaire à Roanne , Madame Marguerite Tardy (Historienne régionale ) parle de ses souvenirs d'un enfant du quartier de l'Hôtel de Ville , elle écrit :
  J'avais deux ans lorsque mes parents vinrent habiter en 1927 dans une rue de ce qu'il serait convenu d'appeler le " quartier chaud " de Roanne , derrière l'Hôtel de Ville : la Rue de la Berge.
  Ce quartier abritait d'accueillantes " maisons " dites de " tolérance " ainsi que toute une population laborieuse mais déshéritée et , aussi les marginaux de l'agglomération qui trouvaient refuge dans une des " courées " qui étaient la forme la plus répandue de l'habitat de ce quartier . Certaines de ces courées étaient particulièrement sordides , mais celle où nous logions était très aérée et bien tenue , bien qu'elle fût traversée sur toute sa longueur par un caniveau en terre , rien moins qu'hygiénique , une "rase " selon l'appellation locale , chargée de recueillir les eaux ménagères et pluviales . L'hiver la "rase" servait de patinoire , mais l'été elle était plutôt malodorante ; nous y étions habitués .
  Nous occupions un modeste logement tout au fond de la cour , qui en comprenait une vingtaine répartie sur un ou deux niveaux. Il était situé au rez-de-chaussée et mon père pour l'agrémenter avait aménagé sur le devant un petit "espace vert " planté de fleurs selon la saison et d'un lilas .
  L'accès dans la cour se faisait par un porche passant sous un immeuble de deux étages en façade sur la rue , prolongé par une allée , bordée d'un côté par des habitations , de l'autre par des cabanons de rangement servant aussi de caves , des "cambions" comme nous disions . En début d'allée , trois WC à la turque sur fosse d'aisance constituaient les seules installations sanitaires pour l'ensemble des logements de la cour .
  Notre rue de la Berge était très animée .La densité de la population y justifiait la présence de nombreux commerces : épicerie/ bars - bureau de tabac/papeterie - boucherie - mercerie - coiffeurs - que sais-je encore ! J'allais chez le coiffeur au bas de la rue qui avait , je crois , la clientèle de "ces dames ". Nous les voyions déambuler en corps constitué , surveillées par leur "maquerelle " .
  Ajoutant encore au pittoresque de la rue , on pouvait voir ,le soir des chaudes journées d'été ; quelques habitants installés sur le trottoir devant la porte de leur logement , assis à la califourchon sur leur chaise , assiette en mains , mangeant une épaisse soupe de pain trempé , en devisant avec les passants .
  L'éclairage public était assuré par des becs de gaz dispensant une lueur parcimonieuse
  Nous étions à 150 mètres du point d'eau le plus proche , une fontaine publique implantée en face de la rue Déserte , la corvée d'eau , en hiver surtout , méritait bien son nom .
 
     Je garde un souvenir ému de ce quartier . Si la proximité était souvent pesante , elle rendait aussi solidaire . Nous étions tous confondus sous le poids de la maumauvaise réputation attachée à ces rues , fâcheuse réputation qui perdura même lorsque ce quartier se fut "assaini" après la démolition des maisons vétustes . Je me souviens d'un de ces jeunes ménages qui voyait ses proches refuser de lui rendre visite dans cette rue " mal famée" qu'étaient encore pour ceux- ci la rue de la Berge , bien que l'ambiance de celle-ci fût devenue tout à fait " normale " .
 
 
 
                                                       
 
 
                                                                     Fontaine de la rue Jean Moulin ( certainement identique à celle de la Berge )
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
De mon côté (Jacky Ray ), ma Mère est née dans ce quartier en juillet 1920 , mes grands -parents habitaient alors au 3 rue des Moulins et en 1924 au 5 rue Poisson .
 
  Avec l'aide de documents , de récits et quelques photos ,je vais essayer de tracer un historique du quartier et de ses rues où , les Copains de l'Hôtel de Ville ont habités , partagés leurs jeux et passés toute leur jeunesse .
 
   Le quartier et ses rues  sont assez vaste , ils comprennent en fait deux zones : ( voir photo ci-dessous )
  en rouge :
- au nord :   Rue Jean-Jaurés et Rue Alsace Lorraine
- à l'est :     Rue Pierre Dépierre
- au sud :     Levée du Renaison et Boulevard Jules Ferry
- à l'ouest : Rue Alexandre Raffin & le fond d la Place des Promenades Populle
 dans cette zône il y a un peu plus d'entreprises que de maisons ou d'immeubles d'habitation
  en vert :
- au nord :  l'arrière de l'Hôtel de Ville et Rue Creux Granger
- à l'est :   Rue Marguerite Martin
- au sud :    Rue du Midi , Rue du Béal , Rue des
- à l'ouest :Rue de la Berge , Rue Voltaire
dans cette zône il y a beaucoup plus de maisons ou d'immeubles d'habitation ,  il y a donc de nombreuses rues , certaines ont disparues suite à la refonte du quartier dans les années 1980 .
 
 
 

plan du quartier de l'Hôtel de Ville

Lexique de quelques noms de Rues du quartier : (source : Conférences Universitaires de Roanne " Histoire du quartier de l'Hôtel de Ville à Roanne" par Mme Marguerite Tardy , historienne régionale )

- Rue Ducale  deviendra , Rue Jean Jaurès

- Rue Saint Jean deviendra , Rue Benoit Malon et Rue Centrale

- Rue Neuve des Bourassières deviendra,  Rue de la Sous-Préfecture qui deviendra , Rue Anatole France

- Rue des Planches deviendra , Rue Brison

- Boulevard du Midi deviendra, Boulevard Jules Ferry

- Rue Poisson deviendra , Rue Danièle Casanova

- Rue des Moulins deviendra , Rue Jean Moulin

- Rue du Gaz , deviendra Rue Marguerite Georges Martin

- Rue Déserte déplacée et remplacée deviendra Rue Raoul Follereau

- Rue Madeleine , deviendra Rue du Midi , sera supprimée

- Rue Détournée , sera supprimée

- Rue Bel Air deviendra , Rue Victor Basch

 

Plan du quartier de l'Hôtel de Ville :

- en haut en 1975  -flèche bleue la Mairie

                      -flèche rouge l'école 

- en bas en 1810 - flèche verte couvent des Capucins

 Plan détaillé des Rues du quartier de l'Hôtel de Ville ( conférence universitaire à Roanne le 14-01-2003 Mme Marguerite Tardy )

 

Histoire des Rues et des Places du quartier de l'Hôtel de Ville Roanne :

 

sources : -Conférences Universitaires de Roanne du 14 janvier 2003 " Histoire du quartier de l'Hôtel de Ville à Roanne" par Mme Marguerite Tardy

                   Historienne régionale .

               -" Roanne Pas à Pas , ses Rues ses Places , ses Marchés " Par l'Abbé Jean Canard  ( éditions Horvath , Roanne 1982 )

 1) Zone Rouge

- Rue Alsace - Lorraine :

    Une des artères principales de la Ville qui relie "Le Carrefour Helvétique " à l'Avenue de la République . Elle porte le nom depuis le 14 novembre 1918 en souvenir du rattachement à la France , à la suite d'un armistice signé trois jours plus tôt de deux anciennes provinces de l'est du pays.

  Autrefois , c'était , d'après l'atlas de La Feuillade établi en 1759 , le " Chemin de Roanne à Saint Haon ". Une fois élargi , avant 1775 , il devint " Chemin tendant des Capucins ( vers l'Hôtel de Ville ) à Beaulieu (sur Riorges " ) , enfin , "Rue de la Côte (Roannaise , bien entendu ) " depuis le début du XIX è siècle jusqu'en novembre 1918 .

 

- Rue Jean-Jaurès  ( ex Rue Ducale , Rue Impériale et Rue Nationale ):

   Du Carrefour Helvétique au pont de la Loire , c'est la rue qui a plus souvent changé de nom :

     - Chemin tendant du pont aux capucins (dans sa partie basse) en 1751 , alors qu'il était impossible d'établir une chaussée rectiligne , parce qu'un certain Imbert refusait de vendre sa maison qui se trouvait sur le tracé

     - Chemin Royal de Paris à Lyon (dans sa partie haute achevée en 1755 , l'itinéraire étant jusque là indiqué par la rue Sainte Elizabeth

      - rue Ducale , sur l'ensemble du parcours , après qu'elle fut ouverte et élargie ,sur toute sa longueur vers 1770

      - rue Nationale en 1789

      - rue de l'Egalité ( du pont des Capucins ) et rue de la Liberté (des Capucins au Carrefour ) en 1792

      - rue Impériale , sous le Premier Empire

      - rue Royale en 1814

      - rue Impériale ( de nouveau ) aux Cent-Jours en 1815

      - rue Royale encore , sous la Restauration de 1815 à 1848

      - rue Nationale , sous la Deuxième République de 1848 à 1851

      - rue Impériale , sous le second Empire de 1851 à 1870

      - rue Nationale ( pour la troisième fois ) de 1870 à 1920

      - rue Jean- Jaurès , le 24 février 1920

      - rue Maréchal Pétain le 6 mars 1941

      - rue Jean-Jaurès le 31 août 1944

 

- Rue Pierre Dépierre :

   Cette rue va de la levée du Renaison à la Rue Jean-Jaurés , épousant une forme incurvée . Elle s'est appelée tour à tour :

       - Chemin des Ports ( du Port-Viel à celui des Minimes ) en 1713

       - Chemin tendant du quai de la Galère au Port-Viel

       - Chemin du Creux-Granger à la rue des Minimes , à la fin du XVIII è siècle

       - Chemin des ponts ( de bois évidemment ) vers la même époque

       - Chemin du Port de Roanne au Moulin -Gilbert

       - rue du Quai du Pont en 1806

       - rue du Rivage en 1864

       - rue Pierre Dépierre en 1897 , ( Pierre Dépierre né à Régny en 1814 , décédé à Roanne en 1895 , teinturier installé à l'angle de la rue Jean Moulin , a fait à sa mort des dons de 520000 F. Or pour les pauvres de l'hôpital , 80000 F. pour la Ville et 20000 F. pour la Maison des Petites Soeurs des Pauvres ,Il habitait au n° 59 de la Rue des Moulins .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Le Levée du Renaison :

    Je n'ai aucune information sur la création de La Levée , je pense qu'elle a été créée en même temps que celle de la Loire et que la Place Aristide Briand , c'est à dire au début du XIXè siècle pour rejeter le Renaison et un bras de celui-ci au delà des habitations. ( à confirmer !)

 

- Rue du Moulin -Populle :

   De la Place Saint-Louis au Boulevard Jules Ferry , en longeant le béal du Renaison , maintenant couvert en cet endroit .Ainsi nommée le 11 novembre 1863 . Avant la création du boulevard , elle allait jusqu'à la place du Midi , à la rencontre de la rue du Moulin Gilbert .

   Le moulin Populle , construit en 1780 , n'a disparu qu'en 1960 , pour céder la place à de grands immeubles modernes , situés entre la rue et la voie ferrée.Le n°1 est le siège de l'archidiaconé de Notre-Dame et la résidence de l'évêque auxiliaire , dans une maison qu'avaient occupée les religieuses de Saint-Joseph de Lyon jusqu'en 1969.

  Si quatre moulins de Roanne dont un à vent ont transmis , un temps du moins , les noms de leurs propriétaires à quatre rues , il est bon , je crois , de rappeler que dix autres au moins ont disparu de l'agglomération sans laisser d'autres traces que quelques documents d'archives : Beaulieu et La Farge à l'entrée sud-est de la cité ; Dumas à la hauteur des n° 27-29 de la rue A. Raffin ; les Planches (ou La Salle ) près du pont du Renaison et de l'Eglise Saint-Louis ; Morlandet quai du Béal sous la place du Midi ; impasse Fontval , sur l'Oudan à la sortie des fossés du château , enfin quatre moulins - bateaux sur la Loire , au nord de Commière ; à l'embouchure du Renaison , deux autres à l'embouchure du Béal des Bouchers , approximativement au carrefour actuel de la rue des Charpentiers avec le quai Lherminier . On trouvera l'histoire dans l'ouvrage publié sur " 500 moulins entre Besbre et Loire ".

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Boulevard Jules Ferry  ( ex Boulevard du Midi ):
  On l'a appelé successivement :

     - Boulevard du Midi , à cause de sa situation par rapport à la Ville

     - Boulevard Chaverondier , la filature de Barthélémy Chaverondier occupant depuis 1830 la majeure partie de l'espace qui bordait au nord

     - Boulevard Jules Ferry ( Jules Ferry né à Saint Dié en 1832 , décédé à Paris en 1893 , homme d'Etat qui s'appliqua à laïciser l'enseignement )

     Le Lycée de jeunes filles , créé par décret du 28 juillet 1883 , pour remplacer un cours secondaire qui fonctionnait depuis 1879 sur le quai des Charpentiers , occupe l'ancien parc Chaverondier depuis octobre 1883.

 

- Rue Alexandre Raffin :

  On la nomme sucessivement :

      - Chemin de Cachotière , du nom de tout un quartier ancien , difficile à délimiter ; mais situé au sud du vieux Roanne.

      - Rue des Tanneries , nom imposé par l'usage au XIX è siècle , à cause des tanneries installées sur les bords du côté du Renaison , depuis le XVIIIè siècle , tanneries artisanales industrialisées entre 1840 et 1870 par les familles Fortier-Beaulieu et Desbenoit

      - Rue Alexandre Raffin , depuis le 20 février 1937 ( Alexandre Raffin né et décédé à Roanne 1827 - 28 juillet 1897 ) fut élu maire de sa Ville natale à trois reprises , du 13 Mai 1871 à Février 1874 , du 21 septembre 1876 à Août 1877 , enfin du 15 novembre 1877 au 19 Mai 1888.

 

- Rue Joseph Déchelette :

  Elle avait commencé sous forme d'une allée privée qui conduisait à une fabrique de faïence dirigée par Claude Renaud-Laccolange

  On l'appela successivement :

      - Rue Salée , sous la Révolution . Le Docteur Noëlas prétendait que c'était à cause de la Cherté des terrains (?)

      - Rue Traversière , lorsqu'on l'ouvrit en 1802 , jusqu'aux Promenades sur des terrains qui appartenaient aux sieurs Lavron et Desvernay .

      - Rue Joseph Déchelette , le 12 mai 1919 ( Joseph Déchelette né à Roanne le 8 janvier 1862 , mort aux Champ d'honneur à Vingré (Aisne) le 3 octobre 1914 .Une entrée de la bibliothèque et du musée , qui est autre que l'ancienne demeure de

J. Déchelette , donne sur cette rue.

 

- Rue Beaulieu :

  Autrefois la rue s'étirait jusqu'à la place du Phénix .Coupée d'abord par un passage à niveau à la hauteur de la maison Grenot , quand fut installé le chemin de fer en 1858 , elle commença par buter sur la voie ferrée (au-delà, c'était déjà la rue Saint-Alban) . Ce passage supprimé par la construction du "Pont des Promenades" en 1933 ; la rue Beaulieu fut ramenée à la moitiè de sa longueur initiale , sans autre issue que la place Populle .

  Jusqu'au XVIIIè siècle elle s'est trouvée en pleine campagne et portait le nom de " Chemin tendant du Port Viel à Beaulieu qui comprenait le totalité de l'itinéraire devenu depuis le Creux-Granger , rues Central , Benoit Malon , Saint-André , et Saint Alban .

   Elle devaint ensuite le " Chemin tendant de Saint-Jean à Beaulieu" , c'est à dire partant de la place et fontaine Saint-Jean à l'angle de la rue Brison , jusqu'au prieuré de Beaulieu fondé en 1173 par l'ordre de Fontevrault à Riorges , et rasé à la fin du XVIIiè siècle .

  Ceci dit , on avait encore , il y a peu de temps , quelque raison de s'étonner de trouver deux plaques indicatrices ( à l'angle de la rue A.Raffin et en face de la Petite rue des tanneries ) portant au-dessous du toponyme bien roannais : Beaulieu , les millésimes 1725-1819 qui sont les dates de naissances et de décès d'un général autrichien : le Baron Jean-Pierre de Beaulieu , né à Lathuy dans le Brabant et mort à Linz. Serait-ce pour le remercier d'avoir battu les français à Valenciennes en 1792 et à Arlon (Belgique) en 1794 , ou bien un hommage tardif rendu aux troupes autrichiennes en général , qui victorieuses avaient occupé Roanne en 1814 ? 

  Sous la Révolution , la rue Beaulieu a été appelée " rue Guillaume Tell " du nom du héros légendaire de l'indépendance hevétique au XIVè siècle .

  A l'angle de la place Populle , un grand immeuble neuf occupe l'emplacment d'une des toutes premières usines françaises de contonne à la main . Fondée en 1832 par J-M Cherpin dans une petite maison basse , elle était devenue en 1875 le tissage mécanique Destre-Cherpin.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Place Etienne Venin :

  Carrefour des Rues Brison , de Clermont , Moulin Populle , A. Raffin et le Boulverad Jules Ferry . Avant 1906 , c'était la Place Saint-Louis.

   Etienne Venin , cordonnier de métier , tenait échope à l'angle de la rue Bourgneuf et Charles De Gaulle . On remarquait surtout l'enseigne de sa boutique " A la botte de malice " qui représentait en peinture , sur la façade , une botte d'où surgissait à mi-corps une femme , une guenon et une chatte .Il fut maire de Roanne le 1er novembre 1793 et le resta jusqu'au 29 novembre 1794.

 

- Rue Brison  ( ex Rue des Planches ):

   Elle est située sur un territoire qui portait au Moyen Age le curieux nom de "Tunes ". Elle est prolongée par le rue Anatole-France .

    Elle s'est appelée successivement :

      - Au XVIè siècle  " Chemin tendant de la Chapelle Saint-Jean à la rivière Renaison " ( la Chapelle St. Jean se dressait de 1549 à 1796 , près de la rue Beaulieu )

      - en 1668 " Chemin tendant de la Chapelle St. Jean aux moulins du seigneur "

      - de 1790 à 1835 " Rue des Planches du Renaison " . Ces planches désignaient les deux ponts de bois qui permettaient de franchir d'abord le béal (qui passe de nos jours sous l'Eglise Saint Louis) , puis la rivière , dont le pont de pierre ne date que de 1835  .

      - de 1835 à 1878 " rue des Planches  " ou bien " rue du marché aux planches " où comme son nom le précise , se tenait le marché de bois de charpente que l'on descendait de la montagne à grand renforts d'attelages de boeufs et de chevaux.

      - en 1878 " rue Brison " depuis janvier . Barthélémy Brison né à Saint André d'Apchon en 1814 décédé à son domicile rue des Plaches au n° 43  le 15 août 1877 , érudit , fabricant de cottonnades , républicain très laïc , il fut , disait le préfet en 1878 " emprisonné en 1851 par les hommes de décembre et maintenu pendant plusieurs années sous la surveillance de la Police .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Rue Anatole France  ( ex Rue Neuve des Bourassières et Rue de la Sous-Préfecture ):

    Anciennement appelée :

      - une section du " Chemin tendant du Château au Renaison " ou du " Château aux moulins du seigneur "

      - une partie : du " Pré de la Foire " qui , avant 1790 , débordait de part et d'autre de la chaussée

      - le chemin dit " de la rue Bourrassière aux planches du Renaison "

      - la rue " neuve des Bourrassières " au début du XIXè siècle

      - la rue de la Sous-Préfecturele 11 novembre 1863

      - Rue Anatole- France , depuis le 27 novembre 1924 ( Anatole Thibault dit France, né à Paris en 1844 , décédé à Saint Cyr sur Loire en 1924 , romancier très fécond , mais sceptique et ironique , Prix Nobel de la Littérature en 1921 .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Rue Benoit Malon ( ex Rue Saint-Jean ):

   Située sur l'ancien chemin de Saint André , d'abord voie Romaine au sortir du gué , où l'on franchissait la Loire sur d'énormes blocs de Pierre au Port de Varennes au Port- Viel , elle s'appelait autrefois :

      - Chemin tendant du Port Viel au Prieuré de Beaulieu au XVIè et XVIIè siècle

      - Chemin tendant de la Chapelle Saint-Jean aux Creux-Granger , au XVIIIè siècle 

      - Rue de la Montagne ( le parti Politique ) , sous la révolution

      - Rue Saint Jean au XIXè siècle 

      - Rue Benoit- Malon (pour la partie supérieure seulement) le 18 novembre 1906

      - Rue Saint Jean le 6 mars 1941

      - Rue Benoit-Malon le 31 août 1944 ( B. Malon , né à Prétieux (Loire ) en 1841 , mort à Asnières en 1893 ) député de la Seine ,membre de la Commune réfugié en Suisse , directeur de la  "Revue Socialiste "

   Entre 1893 et 1914 , l'archéologue Joseph Déchelette a découvert , aux alentours des rues B. Malon et de la Berge , beaucoup d'urnes funèraires de différents modèles et d'objets les accompagnant , prouvant qu'on se trouve en cet endroit sur une nécropole gallo-romaine qui a pu être utilisée encore au début du Christianisme .  

   Des nouvelles fouilles , entreprises en 1976 et 1977 à l'angle des rues de la Berge et B. Malon , dont on a démoli les vieux immeubles , ont révélé une dizaine d'autres tombes paraissant dater du 1 er siècle avant au IIè siecle après J.C , confirmant l'opinion de J.Déchelette 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Rue Victor Basch :

   Petite rue étroite qui relie la rue B. Malon à la rue J. Jaurès. Elle a porté au cours des âges les noms les plus divers :

     - d'abord " Chemin des Vertus " à une époque où elle était un lieu mal famé , témoin de rixes fréquentes ayant pour complice l'obscurité.

     - ensuite " Chemin des Capucins à la rue Saint-Jean " après la construction de la place de l'Hôtel de Ville

     - de 1792 à 1794 " rue Charlier " ( Joseph Charlier , né à Beaulard-en-Dauphiné en 1747 , était passé à Roanne en 1792. Il fut guillotiné à Lyon dont il avait été le chef du parti révolutionnaire .   

     - depuis 1794 jusqu'en 1944 " rue Bel-Air " , pourquoi ?

     - enfin à la Libération " rue Victor Basch ( délibération à la Mairie de Roanne le 28 février 1945 ) né à Budapest (Hongrie ) le 18 aout 1863 ,assassiné à Neyron (Ain) le 11 janvier 1944 . V. Basch avait été professeur dans les Universités de Nancy ( 1885) , de Rennes ( 1887) ,à la Sorbonne (1906) et président de la Ligue des Droits de l'Homme en 1926.

   On notera , du côté des nombres pairs de la rue , des rampes d'escaliers qui permettent d'accéder aux rez-de-chaussée des plus anciens immeubles construits avant le creusement du sol qui a permis de rejoindre la rue Jean Jaurès en pente adoucie . Ce genre d'escaliers existait encore du côté des nombres impairs en 1864 . Du n° 15 , part un passage qui rejoint plain-pied , la cour intérieure de l'immeuble. mais il faut ensuite descendre vingt marches de pierre pour atteindre le niveau de la rue Voltaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

rue Jean Jaurès
rue Pierre Dépierre
rue du Gaz
rue Beaulieu
rue Brison
rue Anatole France

Les Moulins de Roanne

 

rue Benoit Malon
rue Vicor Basch

- Place de l'Hôtel de Ville :

   Cet emplacement a été occupé , jusqu'à il y a un siècle par une haute terrase qui portait l'ancien couvent des Capucins et leurs jardins ; Elle était au niveau de la rue Centrale. Depuis la création de la rue Ducale ( Jean Jaurès ) en 1750 , pour le passage de laquelle il avait fallu creuser dans les contre-forts de la rive gauche , ellle se trouvait renforcée , côté nord -est , par un mur de soutènement de 4 mètres de haut , dans lequel on dût aménager deux rampes d'escaliers pour y accéder .

   Le Couvent des Capucins avait été fondé en 1577 , dans les quartier de Fontenille . Pour obtenir leur déplacement , qui devait permettre d'agrandir l'Hôtel Dieu , le chanoine de Gilbertès leur offrit un terrain situé sur le fief de Malinière en 1632 . Le nouveau couvent fut construit en 1632 et 1637 . Il était composé de deux longs bâtiments parallèles réunis à leur extrémité par un corps de logis central .Les Capucins au nombre de 17 en 1763 , ont habité leur couvent de 1638 à la Révolution . Devenus bien national , les bâtiments ont ensuite abrité le Tribunal de 1800 à 1810 , la Sous-Préfecture de 1800 à 1824 , et les services municipaux de 1800 à 1874 . On y avait installé aussi le premier musée de la Ville , fondé en 1844 par Fleury Mulsant , né à Régny , décédé à Roanne , à partir d'importantes collections personnelles ; le Musée y a séjourné  jusqu'à la démolition des bâtiments en 1874. Alors il fut transféré au deuxième étage du nouvel Hôtel de Ville jusqu'en 1923 , ensuite il fut installé dans l'immeuble donné par Mme Joseph Déchelette au nom de son mari défunt , rue Anatole France .

   C'est dans l'ancien Couvent des Capucins que fut célébré le 8 juin 1794 , la fête de l'Etre Suprême et que logea le Premier Consul Bonaparte avec Joséphine de Beauharnais le 27 janvier 1802 au retour de Lyon.

   Le nouvel Hôtel de Ville a été construit ente 1864 et 1874 sous la direction de l'architecte parisien Edouard Corroyer (1837-1904) de réputation nationale , restaurateur de la Cathédrale de Soissons , de l'Abbaye du Mont Saint Michel  et, dans notre région , constructeur des églises de Villers , Vougy et du nouveau Château de Souternon .

    Au nivellement de la terrase , de la démolition du mur de soutènement et des bâtiments , la terre a servi à combler les

" gasses " de la Place Dorian . Moins de dix ans après ; on terminait la construction du Théâtre .

    Au milieu de la Place , la fontaine , surmontée d'un monument , sculté par Charles Louis Picaud pour commémorer la défense de Roanne contre les Autrichiens en 1814 , devait être inuagurée le 5 juillet 1914 par les Président de la République Raymond Poincaré , à l'occasion du centenaire de l'évènement qu'il voulait rappeler . La situation internationale tendue ne permettant pas le déplacement du Chef de l'Etat , l'inauguration n'eut lieu que le 5 août , sans Président .

   A l'angle ouest de la rue J. Jaurès , fut achevé en 1881 , un immeuble destiné à abriter le " Cercle du Commerce " . En 1900 s'installe à son rez-de-chaussée , le café Rozier , ou " Grand Café " , dont l'orchestre jouait par beau temps sur une estrade extérieure . Avant la Grande Guerre , s'y étaient réfugiée l a " Société Générale " après qu'elle eût quitté l'Hôtel de Valence de la Minardière acquis par J. Déchelette , puis ce fut un magasin de confection , le " Palais du Commerce " après 1948 , enfin le quotidien " Le Progrès " en 1954 .

 

Couvent Capucin
Aux Deux Nègres

Mme Herrarte ( photo jean-Jacques Herrarte)

Mme Herrarte

Qui se souvient des bonnes glaces que vendait la Maman de Jean-Jacques et de Jean-Pierre Herrarte , sur la place ?

-Rue Voltaire :

  De la Rue Benoit Malon à la Place de l'Hôtel de Ville , en 1864 , cette rue n'était encore qu'un étroit passage pour piétons , qui en montant , bifurquait à gauche et rejoignait la rue Saint-Jean à l'est de la rue Détournée . Il résultait de cette situation que l'actuel petit passage anonyme qui met en communication les rues Victor Basch et Voltaire n'aboutissait pas encore sur cette rue .Il desservait les immeubles en impasse ouverte sur l'ancienne rue Bel-Air .

  La salle de cinéma " Le Club " a été le " Casino " de l'époque 1900 qui draîna " le tout Roanne " dans son music-halle et café- concert. Transformé en première salle de cinéma de la ville sous le nom de "Cinéma-Pathé " , où les films muets étaient projetés accompagnés par un imposant orchestre , il devint ensuite " l'Eden " ( les films de Cowboys y étaient fréquents ) qui , restauré , a été rouvert en 1971 sous son appellation actuelle .

l'Ecole de l'Hôtel de Ville y avait son entrée principale ; tout ce côté de la rue a été démoli et reconstruit entre 1979 et 1982 , pour abriter les services du centre administratif "Paul Pillet " .

 

  

rue Voltaire

rue Voltaire ( photo Michel Thoral)

-Rue Molière :

  De la Rue Centrale à la Place de l'Hôtel de Ville .Elle doit son nom à la présence du Théâtre .( Jean-Baptiste Coquelin , dit Molière 1662-1673) .Longtemps on a cru qu'il était venu jouer à Roanne . C'est peu probable , mais il est bien certain qu'il est passé plusieurs fois dans notre ville. Le théâtre municipal , construit entre 1881 et 1884 , en partie sur l'ancien jardin des Capucins , en partie sur la propriété Rochat , par l'architecte Barberot , a été inauguré le 12 janvier 1885 , avec une représentation du Barbier de Séville . Il contient 744 places .

le Théâtre

-Rue George Ducarre :

 Relie la Rue Centrale à la Place de la Paix en longeant le théâtre. Avant la construction de ce dernier (1881) , elle faisait corps avec la place du couvent des Capucins . Au XVIIIème siècle , on la trouve désignée sous différentes appelations :

      - rue du Moulin-Gilbert , en 1712 ,  comme le quai du Béal , vers lequel elle était orientée.

      - chemin de l'église des Capucins au Moulin-Gilbert , en 1767   

      - rue des Anes , à cause , paraît-il , des anneaux fixés dans le mur de soutènement de la butte des Capucins , anneaux auxquels on attachait les ânes qui amenaient sur le marché la victuaille campagnarde.

      - rue des Capucins , à la fin du XVIIIème siècle .

      - rue Georges Ducarre , le 20 mars 1902 , du nom d'un commerçant du quartier , bienfaiteur de l'hôpital , " à la demande des habitants de la rue des Capucins " dit le texte .

 

- Rue Danielle Casanova  ( ex Rue Poisson ):

 Relie la Place de la Paix au Creux-Granger . Elle occupe un des plus anciens itinéraires de Roanne , qu'on retrouve sous des noms différents :

      - Iter de portu versus Rodamne ( chemin du port vers Roanne) le 26 janvier 1379 ( archives départementales de la Loire B 1876 , f° 23 v° ) .

      - rue tendant de la Croix Fleurin au Collège en 1717 . La Croix Fleurin se dressait à l'angle des rues D. Casanova et Centrale . Prolongée par la rue Maréchal-Foch , c'était alors une voie très fréqentée .

      - Chemin tendant des Capucins au Cros-Granger (ou) à l'auberge de la Croix-d'Argent .

      - rue Poisson , dès 1759 ( plan La Feuillade )

      - rue Caton ( sous la Révolution )

      - rue Poisson ( de nouveau ) depuis l Révolution jusqu'à la Libération .

      - rue Danielle Casanova , le 28 février 1945 .

  Danielle Casanova , née à Ajaccio le 9 janvier 1909 , membre du Comité Central de la Jeunesse Communiste en 1932 , a dirigé le journal clandestin " la Voix des Femmes " . Arrêtée le 15 janvier 1942 , elle fut déportée dans les camp d'Auschwitz et y mourut .

 

2) Zone Verte :

 -Rue Centrale :

 Va du Carrefour des rues Voltaire et La Berge à la Place du Creux-Granger . Avec les rues Benoit Malon et Beaulieu qui sont dans son prolongement , elle a appartenu au "Chemin de Saint-André " devenu plus tard le " Chemin tendant du Port-Viel au Prieuré de Beaulieu " . Elle s'est appelée successivement :

     - Chemin tendant du Crot-Grangier à la Chapelle Saint-Jean , au XVIIème siècle

     - Rue Saint-Jean au XVIIIème siècle

     - Rue de la Montagne (sous la Révolution ) .Il s'agit évidemment du parti politique d'extrême gauche de la Convention et non du relief de notre région .

     - rue Saint-Jean , de nouveau de 1800  environ jusqu'au début du XXème siècle , le 18 novembre 1906 , la rue Saint-Jean fut coupée en deux tronçons : rue Centrale et rue Benoit Malon .

 A l'angle de la rue Danielle Casanova , près de la Croix-Fleurin , étaient installés au XVIIIème siècle , le magasin et l'atelier du faïencier Nicolas , à qui l'on doit des chefs-d'oeuvre, dont quelques vieilles familles et le Musée Déchelette possèdent de rares spécimens . Dans l'entreprise de rénovation du quartier , en 1982 , la moitié supérieure de cette rue est déjà tombée sous le pic des démolisseurs .

rue Centrale
rue Centrale
rue Centrale

Trois photos de la Rue Centrale

(les photos de gauche Michel Thoral )

  Dans les années 1950 , nous trouvions dans la rue Centrale jusqu' à la Place du Creux-Granger de nombreuses petites boutiques ou autres :

   sur le côté droit :

     - un Hôtel  (Mr. Laudinet ) ,à l'angle de la rue Poisson , maintenant rue D. Casanova, sur la façade , plaque des crues de la Loire

     - Restaurant " Chez Denise "

     - Epicerie  ( Mr. Accary )

     - Boulangerie ( Mr. Oblette)

     - Mercerie  ( Mme Balligand)

     - Epicerie  (Mr. Bouiller ) , angle de la rue Georges Ducarre

     - Garage Automobile ( Couvent-Tixier ) , angle de la rue Georges Ducarre, face à l'épicerie

     - Chapelière ( Mme Innocenti)

     - Chaussures-Pantoufles ( (Vercheri)

     - Epicerie (Mr. Beraud) à l'angel de la rue Molière

     - Café Restaurant "Chez Ali " , touchant le Théâtre

     - Caisse d'Epargne ( ensuite occupée par la CENPA ,grossiste en papier )

     - Epicerie ( Geneste )

     - Charcuterie (Bailly )

     - Ecole de l'Hôtel de Ville , à l'angle de la rue Voltaire

     - Cordonnier ( Mr. Philippon )

   sur le côté gauche :

      - Usine à Gaz ( démolie en 1957)

      - Epicerie (Escalier ) , à l'angle de la rue Jean Moulin

      - Coiffeur ( Mr. Demolière ) à l'angle de la Rue Jean Moulin

      - Café-Epicerie ( Detieu )

      - Peintre ( Depal )

      - Café ( Burton )

      - Dépôt , Chaussures , Couturières ( Francioni ) , devenu ensuite : Journaux ( Jacquet )

      - Boucherie ( Mr. Goutille )

      - Mercerie ( (Mme Bocafoli )

      - Café-Epicerie ( Perrin , ensuite Charrier )

      - Boulangerie ( Brunelin , ensuite Rocle )

      - Dépôt de pièces automobiles

      - Coiffeur ( Mr. Barnay )

      - Boucherie ( Mr. Dumont )

      - Café ( Rochagneux , ensuite Diego)

      - Epicerie , ensuite bureau d'Assurances

      - Impasse avec logement et Bonneterie ,cette dernière ayant brûlée en 1964

      - Filature de laine ( Chavanon ) un grand immeuble avec trois étages

      - Magasin ménager ( Consortium )

      - Café et Articles de pêche ( Mr. Charrier ) ce dernier avait une jambe de bois

      - Epicerie ( Economat) à l'angle de la rue Détournée

      - Café " Le Bon Coin " ( Aounala ) à l'angle de la rue Détournée où en mars 1947 fût perpétré un  assassinat

      - Docks Lyonnais ( Fresse , ensuite Chancoloy ) , à l'angle de la rue de la Berge

 

- Rue Creux-Granger et la Place :

    La petite rue du Creux-Granger relie la place du même nom à la rue Pierre Dépierre. Autrefois on disait : Chemin tendant de la Croix-Fleurin au Port-Viel , qui se trouvait lui à la rencontre approximative de cette rue avec la rue Pierre Dépierre . L'impasse située entre les n° 16 et 18  de la rue Creux-Granger semble marquer l'ancienne berge du fleuve Loire : l'immeuble n° 16 avec un avant-toit et des fenêtres en anses de panier donnait directement sur le port , dans l'alignement du n°14 de la rue P. Dépierre . Dans cette rue , avait été creusé un puit public en 1770 .

   La place du Creux-Granger ( autrefois Creux-Grangier  Cros-Granger ) porte probablement le nom d'un ancien propriètaire des terrains .Longtemps , ce fut un marécage en arrière du Port-Viel . L'inondation du 26 septembre 1586 démolit le quai qui protégeait le port et l'envahit de sable , d'où déplacement en face de la rue des Minimes .

   Au XVIIIème siècle , s'ouvrait sur la place une auberge célèbre : "La Croix d'Argent "; en 1834 , la place s'appelait : place de la Croix-Fleurin . Elle fut de nouveau inondée en 1791 , en 1846 et en 1856 , alors que n'avait pas encore été élevée la digue de terre qui maintenant protège tout le quartier . Une plaque située à 2,36 m au-dessus du trottoir , sur la façade du café situé à l'angle des rues Central et Danielle Casanova , indique la hauteur atteinte par l'inondation des 17 et 18 octobre 1846 .Ce café a succédé à la célèbre faïencerie Nicolas ,Les inondations répétées entrerenaient en ce lieu un marécage qui ne fut asséché qu'en 1874 , après d'inombrables interventions des habitants auprès des administrateurs de la ville .

 

 -Rue Marguerite  Martin (ex Rue du Gaz ) :

  Elle relie entre elles les Places du Creux-Granger et du Gaz .Elle s'est appelée :

     - Petite Chemin du Béal , vers 1800 à cause d'un bief qui drainait les eaux des marécages du Creux-Granger vers la Loire .

     - Petite Rue du Creux-Granger en 1864

     - Rue du Gaz , à partir du 18 janvier 1882 , vocable motivé par la présence toute proche de l'Usine à Gaz , dont les origines remontent à 1838 . Les contrats passés avec la Ville à cette époque , renouvelés en 1858 , furent étendus au Coteau le 1er janvier 1864 , à Riorges le 23 juillet 1913 , puis Tarare , etc... L'Usine qui fabriquait sur place du gaz a été supprimée en 1956 , et le gaz amené de Saint-Etienne par feader , aujourd'hui le gaz de Lacq.

     - Rue Marguerite Martin , depuis le 28 février 1945 , (Marguerite Martin ,1er mars 1898 - 20 août 1944 ) née à Lyon , massacrée à Saint-Genis Laval (Rhône) était un apôtre de l'Action Sociale Catholique , qui s'occupa des réfractaires et , à ce titre fut arrêtée en février 1944 , internée au Fort Montluc , puis torturée avant d'être fusillée par les Allemands .

  La Place  se trouve à la jonction des Rues M-Martin et P- Dépierre , à proximité de l'ancienne usine à Gaz ravitaillée en charbon de Saint-Etienne par chemin de Fer ou de Montceau-les-Mines par voie d'eau .

 

 -Rue Jean Moulin ( ex Rue des Moulins ) :

   De la rue Centrale à la Rue Pierre Dépierre , dans un quartier où autrefois , le Renaison et son Béal actionnaient de nombreux moulins (voir plus haut le plan des Moulins de Roanne en 1810 ) .Cette Rue , située dans l'ancien territoire des Thunes , est en fait composée de deux rues qui avant le 18 janvier 1882 , s'appelaient :

     - Rue des Moulins , de la rue Centrale au quai du Béal

     - Rue du Moulin-Gilbert , du quai du Béal à la Rue Pierre Dépierre

  Le Béal, dérivé du Renaison ( c'était même , avant 1834 , le lit principal de la rivière ) , aujourd'hui voûté , faisait fonctionner les moulins : La Salle , Populle et Gilbert . Ce dernier , qui a donné son nom à la rue , et a tourné jusqu'en 1920 , a eu de nombreux propriétaires : Gilbert son constructeur , Barbat au début du XIXème siècle , Pitre en 1837 , Thiodet en 1866 , Brossut en 1890 , finalement vendu à Prost , il a été démoli pour céder son emplacement à une usine de bonneterie . Le 18 janvier 1882 la rue du Moulin-Gilbert est devenue le quai du Béal dans sa partie supérieure et rue des Moulins dan sa partie inférieure .

   A l'angle de la rue P- Dépierre , sont fixées deux plaques en fonte à la hauteur atteinte par les inondations du milieu du XIXème siècle ; à 80 cm environ au-dessus du trottoir pour celle du 25 septembre 1866 et à 2,50 m pour celle des 17 et 18 octobre 1846 .

   Par décret municipal du 22 novembre 1846 , la rue des Moulins fut appelée rue Jean Moulin ( 1899-1943 , mort en Allemagne ,ancien Préfet de Chartres , Président -fondateur du Conseil National de la résistance ) , accordant une demi-satisfaction au Parti Radical-Socialiste de Roanne qui réclamait ce nom pour la rue de la Berge .

   Dans les années 1950 nous trouvions dans la rue Jean Moulin de nombreuses petites boutiques de quartier ou autres  :

      sur le côté droit :

       - Carburant  (Probur )

       - Café ( Vial )

       - Café (Desgranges )

       -Transporteur

       - Crayons ( Corgié )

       - Bonnetier ( Chizalet-Bournez )

       - Tripier (Archirel)

       - Epicerie (Genoux)

       - Boucherie ( Krast)

       - Boulangerie (Dufour) successeur de Milani

       - Epicerie ( Potier)

       - Epicerie ( Escalier ) au coin de la rue Centrale

     sur le côté gauche :

       - Bonnetier ( Prost )

       - Tissage ( Delorme ) coin avec le quai du Béal )

       - Café boulodrome ( Boucaud)

       - Coiffeur ( Demolière ) coin de la rue Centrale

 

- Quai du Béal :

  Entre la Place du Midi et la rue Jean Moulin . Son nom vient de l'ancien lit du Renaison qui amenait de l'eau à plusieurs moulins situés entre le Renaison et la Loire . Ce béal qui n'avait plus de raison d'être depuis la fermeture de l'écluse du boulevard Jules  Ferry et la disparition des moulins ( le dernier en date , le moulin Brossut , s'est arrêté en 1920 et a été remplacé par l'Usine Prost ) ne roulait par intermittences qu'une eau bourbeuse et n'était jamais nettoyé . Véritable égout à ciel ouvert , il fut recouvert en 1955 à la satisfaction de tous pour élargir le quai qui devint ainsi une rue. Au milieu du XIXème siècle , le béal traversait encore des prairies , et c'est dans l'une d'elles que fut découverte , par Mr. Pitre , en 1836 , une source d'eau minérale . On y éleva un établissement public de bains ( Détails dans " Les Eaux Minérales en Forez et en Roannais " page 92 à 94 ) . Avant le 18 janvier 1882 , le quai du Béal s'appelait " Rue du Moulin Gilbert " qui , de la Place du Midi , se prolongeiat jusqu'à la rue Pierre Dépierre , comprenant donc la partie inférieure de l'actuelle rue Jean Moulin . Jusqu'au début du XXème siècle , ce quartier a abrité des fabricants d'allumettes de contrebande .

  Dans les années 1950 nous trouvions dans le quai du Béal peu de boutiques , mais par contre quelques ateliers :

    sur le côté droit : en partant de la Rue Jean Moulin

       - Café  ( Mr. François ) à l'angle de la rue Jean Moulin

    sur le côté gauche :

       - Tissage (Delorme ) à l'angle de la rue Jean Moulin

       - Antiquités   ( Defaye )

       - Meubles ( Clément )

       - Carrosserie ( Bécaud)

 

 - Rue et Place du Midi :

   Le nom indique la position par rapport au centre de la Ville .

      - La Place est à l'intersection de rues de la Berge et du Midi

      - La Rue rejoint la rue Jean Moulin . Autrefois , c'était :

               - rue du Moulin Populle

               - rue Madeleine , nommée le 11 novembre 1863 , sans doute en raison du commerce spécial qu'on y pratiquait de vieille date , au dire des habitants

               - rue du Midi , depuis le 6 août 1920 , à la demande des habitants qui disaient souffrir précisément de la triste popularité de la rue Madeleine peuplée jadis " en majeure partie de femmes galantes et de gens plus ou moins recommandables " .

  La rue en 1920 est surtout habitée par des ouvriers . La rue et la place disparaitront lors de la transformation du quartier vers 1980.

Dans les années 1950 nous trouvions dans la Rue et la Place du Midi peu de boutiques :

    dans la rue sur le côté droit : en partant de la Place du Midi

      - un Bordel

      - Sté Dévidage ( Béal )

      - Epicerie " Zanzibar " (Mr. Doriz)

   dans la rue sur le côté gauche : en partant de la Place du Midi

      - un Bordel ( angle de la rue Détournée )

      - Café-Boucherie ( Ali ) angle de la rue Détournée

     Place du Midi à gauche : en partant de Jules Ferry

      - Café ( Verchère ) ( angle de la rue de la Berge )

      - Café " Chez Pépète "

      - Marchand  de bonbons  ( grossiste)

 

Usine à Gaz

L'Usine à gaz (Photo Michel Thoral )

rue du Midi
Place du Midi

Place du Midi ( photo Michel Thoral )

Rue du Midi ( Photo Michel Thoral )

- Rue Détournée :

  Cette ancienne rue , allant de la rue Central à la Rue du Midi , était l'épine dorsale du plateau entre la rue Jean Jaurès et le Renaison . Elle était dite " détournée " par rapport à la rue de la Berge qui , elle reliait directement les mêmes points . Sa disparition pour la rénovation du quartier , a ruiné bien des souvenirs des anciens , parce qu'elle avait été une des    "rues chaudes " de la ville jusqu'en 1945 .

Dans les années 1950 nous trouvions dans la rue Détournée quelques petites boutiques de quartier ou autres  :

  sur le côté droit : en partant de la rue du Midi

      - Café-Boucherie ( Ali ) angle de la Rue du Midi

      - Charbonnier ( Villeneuve )

      - Bonnetier-Façonnier

      - Serrurier

      - Economat ( angle de la rue Centrale )

  sur le côté gauche :

      - Bordel ( angle rue du Midi )

      - Bordel ( angle rue Déserte )

      - Antiquaire ( Kowal )

      - Café " Le Bon Coin " ( Aounala ) à l'angle de la rue Centrale où en mars 1947 fût perpétré un  assassinat

rue Détournée

 La rue Détournée ( Photo Michel Thoral ):

           à gauche côté rue du midi

           à droite côté rue Centrale

Rue Détournée

- Rue Déserte :

   Petite rue étroite qui reliait la rue de la Berge à la rue Détournée , ainsi nommée le 18 janviere 1882 . Auparavant , on l'appelait " petite rue de la Berge " . Elle a été supprimée vers 1980 .

 

 

 

 

 

rue Déserte

La Rue Déserte ( Photo Michel thoral ).

Dans les années 1950 nous trouvions dans la rue Déserte quelques petites boutiques de quartier ou autres  :

   sur le côté droit : en partant de la rue Détournée

      - Marchand de glaces ambulant ( Burgoz ) , avait une superbe voiture à bras très décorée , il vendait ses glaces place de l'Hôtel de Ville devant le journal " Le Progrès " comme le faisait la Maman de Jean-Jacques et de Jean-Pierre Herrarte .

   sur le côté gauche :

      - Marchand Forain de vêtements ( Vormus) , à cette époque il était président de l'A.S.R Foot .

 

- Rue de la Berge :

  Elle fut ouverte en 1794 , après la vente des biens du Duc d'Harcourt émigré , pour mettre en communication l'actuelle rue Benoit Malon avec la Place du Midi .Elle était alors bien nommée , parce qu'avant la surélévation du Boulevard Jules Ferry , elle dominait vraiment le talus qui s'inclinait jusqu'au Renaison , on orthographiait " Berche " avant 1863 .

  Un rêve ancien prévoyait le prolongement de la rue de la Berge au-delà du Béal pour rejoindre le pont qui franchit le Renaison à l'entrée du passage Gerbay . Le dernier projet de reconstruire , sur un plan nouveau , tout le quartier qui s'étend au midi de l'Hôtel de Ville ne permettra pas cette réalisation .Tout le côté Est a été rasé en 1980 et la chaussée considérablement élargie en 1982 .

Dans les années 1950 nous trouvions dans la rue de la Berge plusieursboutiques de quartier ou autres  :

   sur le côte droit : en partant du Boulevard Jules Ferry

      - Café ( Verchère ) angle dela rue du Midi

      - Mercerie  ( Seroux ) devenue ensuite une Papeterie

      - Cordonnier ( Pardon )

      - Café-Epicerie (Petit)

      - Café-Epicerie ( Barriquand)

      - Boucherie (Labarès ) angle rue Déserte )

      - Epicerie (Pothier)

      - Mercerie ( Mme Besnel )

      - Café ( Jarroux)

      - Patisserie ( Beyssac)

      - Coiffeur ( Longère ) sur sa porte il étéit inscrit " Coiffeur au ciseau sculteur "

      - Epicerie Docks Lyonnais ( angle de la rue Centrale )

   sur le côté gauche :

       - Ecole Maternelle ( Bd Jules  Ferry )

       - Epicerie (Plasse)

       - Café ( Maison ) angle Bd Jules Ferry , ensuite cabinet d'assurances (Clair)

       - Epicerie ( Barraut )

       - Coiffeur ( Lambert )

       - des Maisons d'habitation

       - Dépôt de la Ville de Roanne ( service Voirie)

       - Chaudronnier (Poussereau )

       - Chiffonnier ( Vignon )

       - Un Immeuble trois étages ( appartenant à Guerry )

       - Usine ( Guerry-Duperray ) Teinturerie qui allait de la rue de la Berge à la rue Brison

       - Epicerie ( Girard)

       - Vêtements ( Bierce )

       - Boucherie ( Sole )

       - Boulangerie ( Mazille ,en 1955 Dussauge )

       - Droguerie ( Dupuy ) angle rue Benoit Malon , en face à l'angle de la rue Benoit Malon et de la rue Voltaire , un Casino-Epicerie .

 

 

rue de la Berge

Rue de la Berge (Photos Michel Thoral ):

     photo de droite : Usine Guerry-Duperray , au fond le Casino dans la rue Benoit malon

     photo de gauche : au fond place du Midi

rue de la Berge
rue de la Berge

Rue de la Berge (Photo Gilbert Cochet):

      au fond le Casino dans la rue Benoit Malon

    

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